Un PER pour noel, l’epargne retraite en mouvement

Un PER pour noel !

Peut-être épargnez-vous déjà pour votre retraite au travers d’un contrat Madelin ou PERP… En cette fin d’année, il y a du nouveau le PER individuel. Mieux? moins bien? complémentaire? La réponse en quelques lignes.

Le PER, à quoi ça sert ?

Pour faire simple, le législateur a « upcyclé » le PERP (on fait du neuf avec du vieux, si vous ne parlez pas la start’up nation), en lui retirant son P mais en lui conférant plus de souplesse.

Son but ?

Simplifier les dispositifs d’épargne-retraite (PERP, MADELIN, ARTICLE 83, PERCO) pour les regrouper dans un seul et même contrat, accessible que l’on soit salarié, chef d’entreprise ou sans activité.

Le nouveau PER peut donc être souscrit à titre individuel (en remplacement du PERP ou du Madelin) ou via son entreprise (en remplacement du PERCO). La partie individuelle du contrat sera alimentée par des versements volontaires déductibles alors que la partie entreprise collective sera alimentée par l’intéressement, l’abondement, la participation ou encore le transfert de jour.

L’intérêt ?

Encourager les français à épargner pour leurs vieux jours, et faire de la retraite par capitalisation un véritable complément à la retraite par répartition.

Comment ça marche ?

Nous nous intéresserons ici à la partie PER individuel (PERin), en remplacement du PERP ou du Madelin.

Comme dans le PERP ou le MADELIN actuel, les versements réalisés sur le PERin sont déductibles du revenu imposable du contribuable ou de son bénéfice, dans la limite de plafonds annuels qui restent inchangés. La carotte de la réduction d’impôt est donc toujours là !

En effet, les français ne sont pas des veaux, il faut bien cela pour compenser l’indisponibilité des sommes jusqu’à son départ en retraite. Certains cas de déblocages anticipés étaient prévus en cas d’accident de la vie, et ils existent toujours, mais la loi pacte a également pensé à des projets un peu plus joyeux : il est désormais possible de récupérer le capital placé sur le PER pour acquérir sa résidence principale.

Mais le grand changement, celui qui devrait faire du PER « le nouveau placement préféré des français » provient des modalités de sortie à l’âge de la retraite : exit l’exclusivité de la rente des anciens dispositifs, bonjour la souplesse avec la possibilité de sortir en capital à 100%.

A-t-il toutes les vertus ?

Non, car qui dit sortie en capital, dit fiscalité (souvenez-vous la carotte fiscale ! Elle a désormais un goût amer) : le capital récupéré à la retraite sera taxé à l’impôt sur le revenu et les plus-values à la flat-tax de 30%. Il ne faut donc pas négliger l’impact fiscal.

La stratégie va alors reposer sur deux biais : miser sur une tranche marginale d’imposition moins élevée à la retraite qu’en période d’activité (là où les primes ont été déduites), et privilégier une sortie en capital fractionnée (c’est à dire étalée sur plusieurs années) pour éviter de grimper dans les tranches d’imposition les plus élevées.

Mais attention: tous les contrats PER ne se valent pas, certains ne prévoient pas la possibilité d’une sortie fractionnée en capital, et d’autres la limite à 5 fractions par exemple. Sortez donc la loupe pour regarder les conditions générales des contrats qui vous sont proposés!

Dois-je transférer mon PERP ou mon Madelin vers un PER ?

Car oui, ces contrats sont transférables vers un PER, avantageux, vous nous direz, si vous visez la sortie en capital, jusqu’alors non permise sur ces dispositifs !

D’abord, il faut regarder les frais de transfert, car ils peuvent avoir un impact non négligeable. Ensuite s’agissant du Madelin, sauf si vous êtes un mordu de la sortie en capital, vous pouvez avoir intérêt à conserver votre « vieux madelin » qui bénéficie possiblement d’une table de mortalité ancienne, et donc très avantageuse pour le calcul du taux de rente.

À notre sens, une étude comparative chiffrée doit être réalisée avant tout transfert. Par ailleurs, rien ne l’interdit, vous pourrez mixer, vieux Madelin, et nouveau PER, et détenir ainsi deux contrats.

Enfin s’agissant du PERP, le conserver peut présenter un intérêt notamment si les montants placés sont peu élevés: si la rente calculée est inférieure à 40€ par mois, alors une sortie en capital à 100% est possible, et dans les autres cas, vous pourrez récupérer 20% du capital à l’échéance, le tout avec une taxation préférentielle au taux de 7.5%.

À noter, pour dénouer un article 83 avec une sortie en capital, il peut être intéressant de le transférer sur un PERP pour ensuite transférer ce PERP sur un PER (pour ce sujet il ne faut pas tarder, le timing imposé par le législateur est serré).

Dois-je ouvrir un PER en 2019 ?

Oui, en complément de l’assurance-vie qu’on privilégie pour sa souplesse et de l’immobilier à crédit qu’on sélectionne pour son rendement, le PER a toute sa place dans une stratégie globale de préparation de la retraite.

Par ailleurs, le PER constitue une bonne opportunité pour défiscaliser en 2019 : les PER souscrits avant la fin du mois de décembre ne seront pas concernés par la limite de déductibilité imposée au PERP en 2019 (les cotisations 2019 déductibles ne peuvent excéder la moyenne des primes 2018 et 2019).

Comment choisir son PER ?

Il faut analyser les montants minimums de versements, les frais (entrée, gestion, transfert, sur les arrérages de rente), les options en cas de décès avant la retraite, ou encore les modalités de sortie: rente (avec une table de mortalité garantie ou non à la souscription, des possibilités de réversion, de majoration, d’annuité garantie …) ou capital (avec la possibilité de le fractionner ou non).

Enfin, veillez à ne pas négliger les supports accessibles: ces opérations d’épargne retraite sont d’abord des opérations de capitalisation, et le montant versé à la retraite va dépendre de la bonne performance de vos supports.

Vous le savez le rendement du fonds en euros est (encore) en baisse (cf. Taux négatifs, enfer ou paradis ?) , d’où la nécessité de sélectionner un contrat ayant une offre financière large: supports immobiliers (qui ne rentrent pas dans l’IFI s’agissant d’un contrat non rachetable), gestion pilotée, ou encore contrat en architecture ouverte.

Les premiers PER ont été lancés par les compagnies d’assurance et banque en octobre, et c’est « LE » sujet de cette fin d’année, vous avez donc de forte chance d’en trouver un en traversant la rue. Mais vous l’aurez compris, attention aux carabistouilles !

Alors que faire en cette fin d’année ?

Vous pouvez toujours attendre, sauf si vous souhaitez défiscaliser en 2019 et que vous aviez versé en 2017 sur votre PERP mais pas en 2018 ! Le PER sera votre allié d’ici la fin de l’année.

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Marine Bocage